GRTgaz fonde de grands espoirs dans la filière « power to gas ». Cette filiale du groupe Engie, chargée de l'essentiel des réseaux de gazoducs en France, a lancé officiellement début décembre son démonstrateur Jupiter 1.000, situé à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Il s'agit de stocker de l'électricité sous forme de gaz naturel injecté dans le réseau. « Dans un premier temps, nous utiliserons l'électricité pour procéder à une électrolyse de l'eau et obtenir de l'hydrogène, explique Sylvain Lemelletier, directeur du projet « power to gas » chez GRTgaz. Cet hydrogène sera ensuite combiné à du CO2, pour être transformé par méthanation en méthane de synthèse, c'est-à-dire en gaz naturel identique à celui qui circule déjà dans les réseaux. »
Un démonstrateur en 2018
Un processus original, différent de ceux d'autres projets de recherche, comme le projet GRHYD porté par Engie ou le projet Myrte, mené par l'université de Corse : le premier vise à injecter directement l'hydrogène dans les gazoducs, tandis que le second utilise l'hydrogène pour alimenter une pile à combustible, qui restitue de l'électricité. « Les réseaux de gazoducs ne tolèrent qu'une proportion d'hydrogène de 6 % », explique Thierry Trouvé, le directeur général de GRTgaz. « Avec le procédé testé par Jupiter, qui produit du gaz naturel de synthèse, il n'y aura plus de limite ! On pourrait produire jusqu'à 15 térawattheures par an en 2050. »Le démonstrateur, dont la mise en service est prévue mi-2018, représente un investissement de 30 millions d'euros. Ils seront financés pour un tiers sur fonds publics et pour le solde par les industriels associés : l'hydrogène sera produit et stocké par McPhy, le CO2 sera capté à la sortie de l'usine de chaudières Leroux & Lotz, et la méthanation sera effectuée par un laboratoire d'Atmostat. Le CEA, la CNR, TIGF et le port de Marseille-Fos sont aussi partenaires de ce démonstrateur, qui sera selon GRTgaz la première installation à cette échelle de production en France, avec 1 mégawatt de puissance électrique installée.
Les Echos 18/12/15
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