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vendredi 12 août 2016

Le secteur spatial français invité à faire sa révolution culturelle

Dans un rapport sur les enjeux du secteur spatial remis fin juillet, au Premier ministre, Geneviève Fioraso, députée de l'Isère et ancienne ministre de la Recherche, souhaite que la famille française du spatial (CNES, Airbus, Thales, Airbus Safran Launchers…) fasse sa révolution culturelle, afin de ne pas rater la démocratisation de l'accès à l'espace.

Elle, qui s'est battue en 2014 pour le nouveau lanceur Ariane 6 face à ses pairs européens, explique à présent que l'histoire ne s'arrête pas à la réalisation de cette fusée meilleur marché et modulable, mais qu'il faut aller aussi vers l'« open space » : l'espace au service des citoyens

Au sein des entreprises spatiales, longtemps guidées par les seuls progrès technologiques, les ingénieurs doivent accueillir d'autres cultures, pour ne pas se laisser distancer sur l'aval de la filière, à savoir les nouveaux usages du spatial.

Dans son rapport, l'ex-ministre rappelle ainsi la triple révolution en cours dans le secteur
  1. réduction drastique des coûts des lanceurs et bientôt des satellites
  2. accélération du numérique avec l'identification du spatial comme un pourvoyeur de données (Big Data)
  3. concurrence accrue des pays émergents, qui misent sur le spatial pour des raisons de souveraineté stratégiques et pour en faire un levier de développement économique. 
Concernant cette troisième révolution, l'Inde utilise déjà le secteur spatial dans certaines régions pour conduire une agriculture dite « de précision », c'est-à-dire guidée par des données satellitaires en temps quasi-réel. Données météo, climatiques, de positionnement (constellation européenne Galileo) et d'observations de la Terre (constellation Copernicus)…

Plus de 90 % des données offertes par les satellites de Copernicus sont, par exemple, utilisées par les géants du Web américains. « Les développements technologiques actuels permettent d'envisager très bientôt le lien entre l'infrastructure satellitaire et les domaines de l'Internet des objets, de la télémédecine, de la pédagogie numérique ou des véhicules autonomes. La France doit être motrice de ce changement », prône Geneviève Fiorasco. 

Pour faciliter l'émergence des start-up, la ministre insiste sur le besoin de généraliser la traduction des données Copernicus dans un format utile, accessible aux start-up. 

SparkIndata, un projet porté par Atos et cofinancé par le programme d'investissements d'avenir (PIA), est ainsi chargé de simplifier des données géolocalisées pour les intégrer dans différents domaines d'application. Il faut amplifier ses initiatives et ne pas perdre de temps. 

Le Royaume-Uni s'est engagé, avec la création il y a trois ans par les pouvoirs publics du centre Catapult Satellite Applications a déjà fédéré 65 start-up qui veulent exploiter les données spatiales.

Vu dans les Echos du 27/07/16


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