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jeudi 18 août 2016

Tour du monde des villes qui bâtissent leur "Silicon Valley" : Chine (Shenzhen) (3/6)

Partout dans le monde, d'autres villes ont bâti leur propre Silicon Valley. Le Figaro Economie a fait le tour de certaines de ces villes.

SHENZHEN : Symbole du miracle économique chinois, la ville industrielle se convertit rapidement aux services innovants.

Surnommée la Silicon Valley du « hardware », Shenzhen offre « un écosystème industriel unique au monde », observe Karina Chang, la responsable de HAX pour la Chine, accélérateur de start-up fondé par le Français Cyril Ebersweiler.

« Tous les chemins mènent à Shenzhen dès qu'il s'agit de fabriquer des objets. Pour 9 euros, vous achetez une puce et transformez une chaise ou un bureau en un objet intelligent », s'enthousiasme Karina Chang, invitant le visiteur à regarder par la fenêtre : « En bas, voyez-vous l'enseigne Segbuy ? C'est un immense marché de composants électroniques auquel nos inventeurs s'approvisionnent souvent. »

Symbole de l'usine du monde, Shenzhen continue de se métamorphoser. Devenue zone économique spéciale en 1979, elle incarne le miracle économique chinois. Au moins 15 millions de personnes y habitent, cinquante fois plus qu'il y a trente ans.

Pékin souhaite voir la Chine devenir innovante et tournée vers les services. Shenzhen précède le mouvement, et revendique déjà le siège de quelque 8 000 sociétés technologiques, dont les géants du Web (Tencent), du téléphone (Huawei) ou des drones (DJI).

Les investissements en R&D en 2015 sont, selon Bloomberg, estimés à 3 milliards de dollars, près de 6 % du PIB de Shenzhen, contre 2,3 % en moyenne à l'échelle de la Chine. La croissance visée reste proche des 9 %, contre 6,5 % pour l'ensemble du pays, et le produit intérieur brut par habitant a pour la première fois atteint 24 000 euros l'an dernier. En outre, la ville commence à prendre soin de ses habitants, à l'américaine, comme en témoigne la superbe promenade aménagée sur la baie face à Hong­kong.

Le mouvement des « makers » caractérise aussi cette autre Silicon Valley.

Ces passionnés fabriquent de nouveaux objets à des coûts défiant toute concurrence. « Nous sommes un maker pour les "Makers" », sourit Albert Miao, cofondateur de Seeed. Cette entreprise créée en 2008 aide « ceux qui ont des idées à les concrétiser ». Aujourd'hui, Seeed emploie 250 personnes, vend des composants dans le monde entier et voit les Chinois devenir à leur tour des inventeurs.

Vu dans Le Figaro du 10/08/16 (Frédéric LELIÈVRE)

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