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vendredi 19 août 2016

Tour du monde des villes qui bâtissent leur "Silicon Valley" : France (Paris) (4/6)

Partout dans le monde, d'autres villes ont bâti leur propre Silicon Valley. Le Figaro Economie a fait le tour de certaines de ces villes.

La dynamique des startups est lancée à Paris dès 1990. Les premiers incubateurs voient le jour, directement inspirés du modèle américain. Leurs noms sentent bon l'Amérique. Silicon Sentier et République Alley, situés comme leur nom l'indique en plein cœur de Paris sont les deux plus emblématiques du moment.

Au fil des années, venteprivée.com, Meetic, aufeminin.com deviennent des symboles de réussite. Et les « grands frères » des entrepreneurs d'aujourd'hui en deviennent aussi d'ardents financiers.

Ce n'est qu'après quatorze ans d'existence que Silicon Sentier change de nom, pour devenir le Numa, une marque moins marquée géographiquement. L'enthousiasme est toujours là, mais le business s'est structuré, professionnalisé.

Portée par ce second souffle, Paris voit grand. La course est lancée avec les autres capitales européennes pour être sur le devant de la scène. Elle figure à la onzième place des villes les plus dynamiques pour le développement des start-up, d'après la société américaine Compass. Car Paris, en dépit des lourdeurs administratives que beaucoup fustigent encore, reste un bel endroit pour créer son entreprise.

La Ville s'est dotée d'une structure Paris & Co pour soutenir leur développement et leur implantation. Le coût d'un développeur y reste moins élevé que dans la Silicon Valley. Le Brexit et la sortie annoncée de Londres de l'Europe sonne comme une opportunité. Paris rêve d'être la ville qui attirera les premières antennes européennes de start-up américaine. La ville se targue « d'être à moins de 2 000 km de chaque pays de l'Union européenne ».

Au total, Paris compte plus d'une quarantaine d'incubateurs, 20 fablabs qui permettent notamment aux jeunes pousses de réaliser leurs premiers prototypes. Une course aux superlatifs est lancée.

La Ville de Paris, sa régie immobilière (RIVP) et la région Île-de-France ont cofinancé la construction du Cargo, 15 000 mètres carrés destinés à l'accueil des entreprises innovantes et des start-up.

Les initiatives privées se poursuivent. Xavier Niel, le fondateur de Free, a été le premier à lancer l'idée d'un lieu destiné à accueillir plus de 3 000 bureaux pour des start-up, un fablab, un auditorium… sur 34 000 mètres carrés. La Station F, située dans l'ancienne Halle Freyssinet, en plein 13e arrondissement, est encore en travaux. Elle devrait ouvrir ses portes début 2017, avec plus de six mois de retard. Parallèlement, Xavier Niel a aussi lancé l'Ecole 42, pour former les développeurs qui font tant défaut à Paris comme presque partout dans le monde.

Les grandes entreprises y vont aussi de leurs investissements pour soutenir les start-up. Le Village by CA, situé à deux pas des Champs-Élysées, bien loin de l'ambiance d'usine reconvertie en incubateur, accueille une centaine d'entreprises. Orange installe une de ses FabLab et accompagne des « promo » de jeunes entrepreneurs pendant trois mois pour dynamiser leur développement. Engie, Vinci, Bouygues… lancent des programmes de soutien et d'investissements dans les entreprises innovantes.

Bpifrance a servi de moteur pour lancer l'investissement dans les start-up. Les fonds, comme Partech, Idinvest, Capital partners… se sont multipliés avec des capacités d'investissement croissantes.

Paris et l'Île-de-France représentent, à eux seuls, la moitié de l'écosystème de l'innovation français (start-up, investisseurs, conseils…).

Vu dans Le figaro du 11/08/16 (Elsa BEMBARON)

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