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dimanche 21 août 2016

Tour du monde des villes qui bâtissent leur "Silicon Valley" : Angleterre (Londres) (6/6)

Partout dans le monde, d'autres villes ont bâti leur propre Silicon Valley. Le Figaro Economie a fait le tour de certaines de ces villes.

Londres est une pièce essentielle de la stratégie des géants du Web en Europe. Elle dispose également d'un écosystème puissant pour les start-up du Continent. L'Irlande est le lieu privilégié par les grandes sociétés américaines afin d'installer leur siège en Europe, du fait de ses dispositions fiscales avantageuses.

Mais Londres reste leur point d'entrée pour les activités de l'Europe. La plupart des entreprises de la Silicon Valley y ont installé des bureaux et des centres de développement.
  • Google a récemment inauguré un immeuble de onze étages juste à côté de la gare de St Pancras, où doivent s'installer à termes plus de 2 500 employés. 
  • Facebook dispose lui aussi de son propre centre de recherche à Londres. 
  • Apple y gère son marketing et sa communication pour toute l'Europe, 
  • Twitter ou l'application Snapchat, également.

Londres accueille aussi de nombreuses start-up, dont six sont déjà valorisées à plus d'un milliard de dollars. La capitale anglaise est considérée comme le sixième écosystème le plus avantageux pour les start-up dans le monde par la société Compass, devant Berlin (9e), Paris (11e) ou Amsterdam (19e). Londres a même hérité d'un surnom en hommage à sa lointaine cousine californienne : la Silicon Roundabout, en référence à un rond-point dans le quartier où ont élu domicile de nombreuses start-up et structures destinées à les accueillir. On l'appelle aussi « Tech City », du nom de l'initiative éponyme mené par le gouvernement anglais pour favoriser l'entreprenariat. Ce dernier affirme que plus de 328 223 employés du secteur du numérique habitent à Londres.

La capitale anglaise dispose de nombreux avantages pour attirer les entrepreneurs :
  • utilisation de la langue anglaise, 
  • présence de nombreux géants du numérique, 
  • avantages fiscaux accompagnant la création d'entreprises... 

Les start-up londoniennes bénéficient aussi de la proximité avec la City et ses prestigieuses banques d'affaires. Entre 2010 et 2015, une trentaine de fonds d'investissement sont nés à Londres, d'après une étude de VentureSource et du Financial Times. Les entrepreneurs anglais ont levé plus de 4,3 milliards d'euros en 2015. À lui seul, le Royaume-Uni a englouti le tiers du capital investi dans les start-up européennes, loin devant l'Allemagne (2,6 milliards) et la France (1,81 milliard), selon un baromètre réalisé par le cabinet EY.

La sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne a donné des sueurs froides aux entrepreneurs anglais. Les activités des grandes sociétés du Web, comme Apple ou Google, ne sont pas menacées par le Brexit, puisque leur siège est en Irlande. Les conséquences pourraient en revanche être plus graves pour les structures modestes. Certaines start-up ont d'ailleurs ouvertement fait campagne contre le Brexit. Ces entreprises craignent désormais une législation floue, des difficultés de recrutement à l'international et, surtout, de ne plus avoir accès au marché unique européen.

Le gouvernement anglais essaie tant bien que mal de rassurer ses entrepreneurs. Fin juillet, Tech City UK a publié une étude affirmant que 200 millions de dollars avaient été levés par des start-up anglaises depuis le référendum du Brexit. « C'est la preuve que Londres continuera à montrer la voie dans les nouvelles technologies (...) Nous sommes toujours ouverts sur le monde et prêts à accueillir les meilleurs talents internationaux », s'est enthousiasmé Sadiq Khan, maire de Londres.

Vu dans Le Figaro du 13/08/16 (Lucie RONFAUT)

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